Connaissez-vous l’effet Pygmalion ?

L’effet Pygmalion a été mis en évidence par les psychologues Rosenthal et Jacobson en 1968. Ils ont fait l’expérience suivante : (https://www.scienceshumaines.com/pygmalion-a-l-ecole_fr_12989.html).

effet Pygmalion

Pour résumer, dans une école, les psychologues font passer un test d’intelligence (QI) à un groupe d’enfants. Mais seulement, les résultats sont faussés : Rosenthal et Jacobson font croire aux enseignants que 20% des élèves (pris au hasard) sont à « haut potentiel ».

À la fin de l’année, ils font repasser le test à tous les élèves. 

Que s’est-il passé ?

Les élèves considérés par leurs enseignants comme « hauts potentiels » ont obtenu de meilleurs résultats !

Inconsciemment, les enseignants modifient leur comportement face à un élève. En effet lorsqu’ils les jugent « bon », ils se montrent plus attentifs, plus bienveillants. On peut penser aussi que l’élève, qui perçoit cette bienveillance et l’attention qu’on lui porte. Il est plus enclin à avoir confiance en ses propres capacités et à modifier lui aussi son comportement.

Plusieurs études sur le sujet sont venues tempérer l’effet Pygmalion. Ce n’est pas une formule magique. Il ne suffit pas aux enseignants ou aux parents de croire très fort que tous les élèves réussiront, pour qu’ils réussissent.

Dans leur construction, les enfants sont très sensibles au regard que l’on porte sur eux. D’autant plus lorsque ce regard émane d’un adulte faisant figure d’autorité. La confiance que nous avons dans le potentiel d’un enfant a une influence sur la perception que l’enfant a de lui-même.

L’effet Golem, le frère maudit de l’effet Pygmalion 

L’effet Pygmalion peut avoir un impact positif réel sur la confiance qu’un enfant peut avoir en ses propres capacités. Mais cela peut hélas jouer dans le sens inverse. Une figure d’autorité, un parent, un professeur qui ne croit pas dans le potentiel d’un enfant peut finir par diminuer celui-ci. Certains spécialistes appellent cela l’effet Pygmalion inversé, d’autres l’effet Golem

Qui ne s’est jamais senti plombé par un professeur, un parent, un entraîneur sportif, un ami ? Ceux-ci nous suggèrent qu’on n’y arrivera jamais, que ce qu’on entreprend est trop difficile…

Parfois, c’est fait avec de bonnes intentions : la personne pense nous protéger de cruelles désillusions à venir, et nous invite à revoir nos ambitions à la baisse pour notre bien.

Quelques fois, c’est inconsciemment qu’un professeur va montrer de moins grandes attentes. Il va accorder moins d’attention à un élève en difficulté, ou dont il sait ou croit savoir que la famille ne le destine pas à des études supérieures. Ou sinon, un parent va réfréner les ambitions de son enfant sous le prétexte que « dans la famille, on n’est pas fait pour les études ».

En fait, un enfant confronté à des adultes qui ne croient pas en lui va finir par adapter son comportement à l’étiquette qu’on lui colle. Et un enfant qualifié de « tête de linotte », « fainéant », « pas doué », « agité », « qui n’arrivera à rien dans la vie » peut traîner longtemps ces qualificatifs avec lui.

Si ce n’est pas très agréable venant d’un enseignant, que penser lorsque cela vient de ses propres parents ? 

Encourager nos enfants et les motiver

Certes, il ne s’agit pas de s’aveugler sur le potentiel de nos enfants, ni de leur laisser croire qu’ils pourront faire tout ce qu’ils veulent dans la vie, qu’il suffit de le vouloir… Mais il est possible de mettre son enfant face aux réalités sans réfréner son potentiel avant même qu’il ait pu l’exprimer.

Encourager nos enfants, c’est également les motiver. Souvent la baisse de motivation scolaire arrive après plusieurs mauvaises notes successives. Les élèves ont du mal avec l’échec, ils ont l’impression d’être « nuls » et de décevoir leurs parents et professeurs.

C’est à ce moment qu’il faut réagir et dire régulièrement à nos enfants que les échecs sont de belles opportunités d’apprentissage. Ne pas leur dire “C’est nul, tu n’as pas travaillé pour ce contrôle” ou “tu aurais dû travailler 3h hier soir au lieu d’une heure”.

Plutôt leur dire “Tu peux faire mieux la prochaine fois.” ou “Où est-ce que tu t’es trompé ? Vérifions ensemble.” Les pousser à vérifier leurs erreurs afin qu’ils ne les reproduisent pas la fois d’après.

En outre, réagissez aussi de façon positive lorsque l’enfant a réussi. Ne vous contentez pas d’un “C’est bien” ou pire d’un “Tu aurais pu faire mieux”. Félicitez le plutôt : “C’est bien, tu vois que tu en es capable, es-tu fier de ta note ? Allez, continue comme ça.

L’individu fait toujours mieux lorsqu’il se sent mieux. Il n’y a rien de plus motivant que d’être reconnu. Cela booste l’estime et la confiance en soi.

Par ailleurs, la carotte marche toujours mieux que le bâton. Le fait de gronder l’enfant ou même de le comparer aux autres élèves (ou à son frère/sœur) ne fera que renforcer le peu de confiance en lui. En revanche, une fois qu’il aura eu des compliments ou des encouragements, l’enfant voudra continuer à ressentir la même satisfaction et fierté.

Parents, enseignants, croyons en la possibilité de chacun de s’améliorer, quel que soit où il en est.