Comment fonctionne la mémoire ?

Comment fonctionne la mémoire ?

On dit souvent à notre enfant d’apprendre ses leçons par cœur. Nous-même, on rêve d’une mémoire infaillible.

Mais comment fonctionne la mémoire ? Pourquoi est-ce si difficile de retenir certaines choses ? A-t-on une mémoire plus visuelle ? Ou auditive ? 

Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur ces questions.

1 – Les différentes mémoires

Tout d’abord, il est important de savoir différencier les types de mémoires. 

Il existe la mémoire à court terme (ou mémoire de travail), à long terme (qui se divise en mémoire sémantique et épisodique), la mémoire procédurale (automatismes inconscients) et la mémoire perceptive (qui est liée aux différentes modalités sensorielles).

  • A court terme est la mémoire que l’on a au présent. On retient les informations lorsqu’on réalise une tâche ou une activité. C’est elle qui permet de retenir un code ou une adresse mail le temps de noter l’information. Cette mémoire est sollicitée en permanence.
  • La sémantique (long terme) constitue celle du langage et des connaissances sur tout ce qui nous entoure et sur soi. Elle s’organise au fur et à mesure, avec l’apprentissage (lieux, le sens des mots…)
  • La épisodique (long terme), appelée également « biographique », est celle qui est liée aux événements personnellement vécus, nos souvenirs.
  • La procédurale est la mémoire des automatismes inconscients : le fait de conduire, marcher, jouer de la musique. Elle est très souvent sollicitée chez les sportifs ou les artistes.
  • Enfin, la perceptive va s’appuyer sur nos sens et souvent à notre insu. C’est celle qu’on va utiliser pour rentrer chez nous par habitude (repères visuels). C’est la mémoire qu’on utilise pour se souvenir des visages, des lieux…

On parle également de canaux de mémorisation liés aux sens, dit aussi le modèle VAKOG, pour faire appel à la mémoire Visuelle, Auditive, Kinesthésique, Olfactive ou encore Gustative. Bien évidemment, les canaux de mémorisation olfactive et gustative sont très peu utilisés dans le cadre scolaire. On a longtemps cru que les individus avaient un canal de mémorisation prédominant. Ceci est un neuromythe (cf article sur la Neuroéducation), les expériences ont montré qu’il n’existe pas une mémoire uniquement visuelle ,auditive ou kinesthésique. En fait, pour favoriser l’apprentissage et la mémoire, il est préférable d’utiliser les différents canaux.

2 – La mémoire dans le cerveau

Le cerveau est composé de plusieurs « régions » appelés lobes : le lobe frontal, le lobe temporal, le lobe pariétal et le lobe occipital.

Chaque lobe joue un rôle dans la mémoire. Le lobe temporal pour la mémoire sémantique, le frontal où siègent les mémoires à court terme, le lobe pariétal pour toutes les mémoires du langage, et le lobe occipital pour la mémoire visuelle.

De plus, l’hippocampe constitue un élément important dans le processus de stockage d’informations. 

La plasticité neuronale

Les neurones (cellules du cerveau) sont connectées entre elles pour véhiculer des informations. La plasticité neuronale (ou cérébrale) est la capacité du cerveau à créer et réorganiser les réseaux de neurones et ainsi ses connexions.

mémoire

C’est comme si on imaginait le cerveau comme une grande forêt. Une forêt sans passages fréquents n’a pas de sentier, il faut se faire un chemin pour passer. En revanche, si on marche plusieurs fois dans le même sentier, un chemin va se créer progressivement. Ce chemin va s’élargir petit à petit, et on pourra aller plus vite d’un point à un autre.

Dans le cerveau, ces sentiers sont les connexions neuronales. Elles deviennent de plus en plus efficaces au fur à mesure de l’apprentissage et de la communication.

L’inverse est également possible : moins on marche dans ces sentiers (donc moins on utilise notre cerveau), plus les réseaux de neurones se déconnectent au fur et à mesure.

Ces connexions ont lieu tout le long de notre vie et plus particulièrement pendant l’apprentissage. 

→ On apprend à tout âge !

3 – Pourquoi oublie-t-on ?

L’oubli est indispensable au bon fonctionnement de la mémoire. Si le cerveau n’avait pas la capacité de sélectionner et d’organiser les informations, il serait vite saturé. C’est pour cela qu’il est impossible de retenir toutes les informations que notre cerveau reçoit en permanence. Le fait d’oublier concerne souvent la mémoire épisodique. 

Si nous nous efforçons de retenir un numéro de téléphone, nous allons avoir recours à la mémoire à court terme. L’information sera présente pendant les quelques minutes (voire secondes) suivantes de la mémorisation.

Alors comment ancrer une information pour qu’elle ne soit pas oubliée ? 

4 – Entraîner son cerveau

Le cerveau est comme un muscle. Plus on l’entraîne à fonctionner, plus il fonctionne efficacement et vite. 

Il faut donc continuer à le stimuler positivement, créer et s’approprier des outils d’apprentissage, comme les moyens mnémotechniques, ou utiliser la répétition en utilisant les canaux de mémorisation.

Voici la courbe d’Ebbinghaus, qui montre l’importance de la répétition des révisions pour que l’information reste ancrée au fur et à mesure dans la mémoire.

5 – Les conditions pour bien mémoriser

On le sait, il faut manger sainement, faire de l’activité physique, et dormir bien. Bref une bonne hygiène de vie est primordiale au bon fonctionnement du cerveau. Mais concrètement, pourquoi et comment ?

Pour faire simple : une alimentation saine, et en particulier pauvre en sucres ajoutés, va permettre d’avoir moins d’effets inflammatoires dans le corps.

La pratique d’une activité sportive va permettre au cerveau une meilleure oxygénation, ce qui va favoriser le fonctionnement cérébral.

Un sommeil d’au minimum 7-8h est nécessaire pour que le cerveau se repose. En fait, le cerveau n’est jamais au repos total, même pendant la nuit. Il va trier les informations de la veille, consolider la mémoire.

Ces trois petites habitudes sont également liées entre elles. Si on mange mieux et qu’on fait du sport, on se sent plus léger et on dort mieux. 

De plus, l’activité physique permet d’évacuer le stress et par conséquent, on peut gérer plus facilement nos émotions.

Pour conclure, la mémoire existe sous différentes formes et fait activer différentes zones du cerveau. L’oubli est nécessaire à la mémoire, il permet au cerveau de trier les informations. L’entraînement du cerveau est important, il faut utiliser des moyens pour favoriser la mémoire, tels que des méthodes mnémotechniques et la répétition. Enfin, il faut réunir les meilleures conditions, physiques et environnementales, pour optimiser et booster sa mémoire.

Sources utiles : 

Livres :

Incroyable cerveau, d’Eric Gaspar aux éditions Robert Laffont

Intelligence nutritionnelle, les secrets de la neuronutrition, d’Alexandre Antonienko aux éditions

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