Le cyber harcèlement est un sujet d’actualité bien réel.
Par définition, le harcèlement ou intimidation, décrit des comportements de violences physiques ou verbales, à usages répétés, dans le but de provoquer de la peur ou de l’humiliation sur la cible.
Avec la digitalisation, le harcèlement se poursuit à travers les réseaux sociaux, internet et les moyens de communication virtuels. C’est une menace bien présente, en particulier chez les jeunes qui utilisent au quotidien des plateformes numériques. Ainsi, le harcèlement ne se limite plus à l’extérieur de la maison.
Quel est le profil de l’enfant harceleur ?
Devant ce phénomène désagréable et potentiellement dangereux, des études ont dressé un profil de l’harceleur type. Les cyber harceleurs ou cyber intimidateurs ont tendance à avoir de faibles capacités d’adaptation, de manque d’empathie et d’impulsivité. Ce sont des individus qui ont soif de pouvoir et aiment avoir une emprise sur les autres.
De plus, ce type de harcèlement devient une facilité pour les agresseurs car ils vont utiliser l’anonymat. Puisqu’ils ne voient pas la réaction de leurs victimes, ils ont moins de culpabilité.
L’effet de groupe a aussi un impact sur le cyber harcèlement (ou harcèlement tout court). En groupe, on se sent plus soudé, plus fort. Le sentiment de pouvoir s’agrandit. On se dit «lui aussi le dit », donc « ça doit être normal », donc « je le dis ». On a un sentiment d’appartenance.
Quel est le profil de l’enfant harcelé ?
Les études montrent que les garçons et les filles sont tout aussi susceptibles d’être victimes de cyber harcèlement. Les études montrent néanmoins que les élèves de sexe masculin sont huit fois plus susceptibles d’être victimes de cyber intimidation.
Entre autres, n’importe qui peut être victime du cyber harcèlement, il n’y a pas de profil type.
Néanmoins, si vous avez un enfant assez timide, un peu peureux et qui a du mal à exprimer ses émotions, il faut redoubler de vigilance car les agresseurs peuvent les prendre plus facilement pour cible. La victime peut être choisie en fonction d’une différence physique ou sociale, d’un handicap.
Impact et danger sur les jeunes
N’oublions pas que l’enfance et l’adolescence sont des périodes sensibles. Le cerveau n’est pas tout à fait mature, les différentes phases se développent : la période de socialisation, de construction d’identité…
Sans parler de la poussée d’hormones qui fluctue les émotions et qui leur donnent des sautes d’humeur.
Il ne faut pas négliger cette période et il faut être attentif aux signes. Du fait de cette instabilité émotionnelle, les troubles de dépression chez les jeunes peuvent aller jusqu’au suicide dans des cas extrêmes.
Comment deviner si son enfant est victime de cyber harcèlement ?
Le comportement de votre enfant a changé : il se replie sur lui-même, il a des réactions inhabituelles lorsqu’il consulte son téléphone portable, il semble triste, nerveux, ou anxieux, il a des troubles du sommeil ou des troubles du comportement alimentaire… Le harcèlement par voie digitale est une agression complètement mentale, et c’est pourquoi il est plus difficile de s’en apercevoir.
Bref, votre enfant n’est pas comme d’habitude. On pourrait se dire, « c’est l’adolescence, c’est normal », mais dans le doute, il vaut mieux essayer de creuser un peu plus et de s’assurer que son enfant n’est pas dans la souffrance.
Quelle attitude à avoir si son enfant est le cyber harceleur ?
S’il n’y avait pas d’harceleur, il n’y aurait pas d’harcelé. Il est tout naturel et instinctif de croire que son enfant est le meilleur et un enfant modèle. A la maison, il se peut qu’il ne montre jamais de signe d’agressivité, est jovial, souriant et sociable. C’est très difficile de vérifier au quotidien ce qui se passe dans son téléphone ou son ordinateur et ce n’est pas non plus une solution, car il faut instaurer un climat de confiance avec son enfant. On est donc à mille lieux de savoir qu’en effet, il harcèle d’autres enfants.
Si vous découvrez que votre enfant est l’auteur de (cyber) harcèlement, il faut lui parler et tenter de connaître les origines de sa violence. Celles-ci peuvent être multiples : des difficultés à communiquer, de la peur, une influence répétée de films ou jeux violents, peut-être même qu’il pourrait avoir lui-même subi du harcèlement. Votre enfant est incapable de trouver une alternative à son comportement agressif et a besoin d’être aidé.
Il ne faut pas l’accuser ni le gronder violemment, il pourrait se renfermer, avoir peur et cela peut envenimer son comportement agressif. Il faut toujours avoir à l’esprit qu’ils ont moins de recul que nous autres, les adultes. Il vaut mieux procéder par des questions sur son propre ressenti, sa relation avec les autres, sur sa routine de la journée. Qu’est-ce qu’il aime dans tel ou tel réseau social, dans tel ou tel jeu, s’il a du mal avec certaines personnes et pourquoi.
Bien souvent, le cyber harceleur n’a pas forcément conscience de l’impact réel qu’il a sur cette personne. Il peut aussi penser que c’est un jeu, une légère moquerie.
Il faut donc arriver à lui faire conscience, on peut pour cela lui proposer des jeux de rôles. Une fois qu’il se sera livré, il faut tout de même lui rappeler que le harcèlement constitue un délit.
Le responsabiliser : demandez-lui d’assumer ses actes et d’aller s’excuser à la victime.
Quelle attitude à avoir face à son enfant victime de cyber harcèlement ?
- La discussion et la prévention : parler d’un ton calme, poser des questions, toujours dans la bienveillance.
- Toujours montrer que vous êtes là pour lui.
- Supprimer les applications où se passent le harcèlement, ou bloquer les personnes harceleuses. Le faire ensemble avec son enfant permet de lui montrer encore une fois que vous êtes là pour lui.
- Ne pas fuir, mais dénoncer : avant la suppression des applications et messages insultants, prenez des captures d’écrans, accumulez les preuves. Il faut dénoncer, faire un signalement à la police ou gendarmerie, contacter le responsable des plateformes électroniques : il s’agit d’un délit. Cela permet d’apprendre à son enfant à affronter intelligemment les problèmes.
Pour conclure, il ne faut pas négliger l’aspect « facile » et invisible du cyber harcèlement. Restez à l’écoute et discutez avec votre enfant : la communication est la clé !
Enregistrez le N° vert « NON AU HARCÈLEMENT » : 3020
Si le harcèlement a lieu sur Internet : N° vert « NET ÉCOUTE » : 0800 200 000.
Sources :